C’était une de ces journée ni trop ensoleillée, ni trop maussade, du genre qui ne reste jamais dans les mémoires comme un jour radieux, mais qui ne peut pas non plus vous gâcher la vie. Une journée des plus banales en somme, où il fallait bien trouver à s’occuper d’une manière ou d’une autre lorsqu’on n’avait pas la chance d’avoir un emploi du temps charger comme certaines personnes importantes qui ne trouvaient jamais le temps de s’ennuyer… En même temps, ces personnes ne trouvaient pas toujours non plus le temps de s’amuser, ce qui faisait qu’elles n’avaient pas un sort si enviable que cela en fin de compte. Mais toute façon, Nastasia Barma ne faisait pas partie de cette catégorie de travailleur. Au contraire, l’ennuie était même l’un de ses ennemis les plus récurant lorsqu’elle ne travaillait pas pour Pandora ou ne trouvait rien d’intéressant à étudier. Lorsque ces crises d’ennuie arrivaient le soir, elle pouvait en général se rendre à quelques réceptions ou bal pour s’occuper, mais lorsque cela tomber en pleine après –midi comme cela était le cas aujourd’hui, les choix étaient déjà plus réduit. En temps normal, elle serait allée voir son cher cousin Rufus dès que l’ennuie se serait fait sentir, car avec son besoin maladif de garder les autres nobles du pays à l’œil, le duc avait pris la fâcheuse tendance d’envoyer Nastasia chez telle ou telle personne histoire d’aller aux nouvelles fraiches. Mais aujourd’hui, curieux coup du sort, le duc misanthrope était sorti et ne risquait donc pas de régler le problème de sa cousine aussi facilement. Soit, la jeune femme se débrouillerais toute seule puisque personnes ne semblait décidée à lui venir en aide avec ses soucis de second ordres. Une fois n’étant pas coutume, la Barma décida d’aller se balader en ville histoire de s’occuper. Croiser du monde était parfois un bon remède à son ennuie, alors pourquoi se priver d’une solution si simple et à porter de main, ou plutôt à porter de voiture. Si vite décidée, la jeune femme fit atteler les chevaux au fiacre et put bien vite partir pour sa destination.
Il ne fallait pas bien longtemps à des chevaux frais et en pleine forme pour parcourir la route qui menait en ville depuis le manoir Barma, la jeune femme n’eut donc pas à prendre son mal en patience jusqu’à l’arrivée en ville. Une fois là-bas, Nastasia descendit de voiture et entama sa route à pied après avoir dit au cocher de revenir la chercher dans une heure ou deux. Ce qui voulait bien entendu signifier qu’il devait être là dans trois quart d’heure exactement au cas où Miss Barma s’ennuierais trop, et était susceptible de poireauter là quelques heures au cas où elle serait prise par une quelconque occupation… Être au service de la famille Barma n’avait pas que des avantages avec tous ces lunatiques qui hantaient la demeure, mais après tout, il y avait pire… Devait y avoir pire en tout cas. La noble après avoir donnée son indication au cocher se dirigea donc vers les rues marchandes. Elle n’avait besoin de rien en particulier, mais si faire des emplettes pouvait lui passer le temps, elle n’allait pas jouer les radines pour une fois. Enfin, pour elle-même elle ne se montrait jamais trop radine en règle général, c’était surtout lorsqu’il s’agissait de dépenser pour les autres en fait, chacun ses défauts après tout. Elle se mit donc à parcourir les allées des marchands le plus tranquillement du monde, regardant d’un œil distrait les étalages de fruits de saison et les diverses douceurs en vente autour d’elle, qui ne l’a tentaient pas plus que cela. La jeune femme n’étant pas dans l’une de ses phases gourmande où elle pouvait se laisser séduire par n’importe quoi présentant un aspect comestible et appétissant. Après une bonne dizaine de minutes de marche, Nastasia croisa au beau milieu de la foule une vieille connaissance qu’elle alla saluer et engagea la conversation avec elle. Tandis qu’elle discutait, Nastasia sentie qu’on la bousculer, mais lorsqu’elle se retourna pour voir quelle personne indélicate avait osée faire cela, elle ne vit personne… Ou plutôt, elle vit bien trop de monde pour pouvoir identifier le coupable. Voilà pourquoi elle n’aimait pas vraiment la ville, trop de gens trop pressé qui ne faisaient jamais attention à ce qu’ils faisaient. Enfin, elle s’en moquait après tout. Prenant congé de son amie, la noble entreprit de prendre le chemin opposée au sien, mais en à peine deux pas, elle se prit les pieds dans quelque chose et trébucha, avec juste le d’amortir sa chute à l’aide de ses bras ! Se cogner la tête contre les pavés de Réveil, merci bien pas pour elle.
Alors que quelques hommes venaient offrir leur aide à la noble, la galanterie n’étant pas encore totalement obsolète de nos jours, Nastasia elle ne s’évertuait qu’à une seule chose, chercher des yeux ce sur quoi elle avait trébuchée. Et bien vite, elle dut se rendre à l’évidence qu’elle avait trébuchée sur un gamin ! D’où sortait-il celui-là ? Elle était certaine de ne pas l’avoir vue devant elle, il lui arrivait d’être bigleuse, mais pas à ce point-là tout de même ! Une fois remise debout avec l’aide d’un homme bien serviable… Et bien bel homme… Non, ce n’était pas le moment pour cela ! Elle le remercia et se pencha bien vite vers le jeune garçon pour lui attraper le bras pour l’aider à se relever à son tour. C’était un bel enfant brun, d’une dizaine d’année environs selon les estimations de la noble, qui étant vieille fille ne s’y connaissait pas vraiment en gamin. Un peu pale, mais apparemment en forme… Assez pour faire tomber une femme de bonne famille par terre en tout cas !
- Eh bien mon garçon fait un peu attention. Tu ne t’ai pas fait mal au moins ?
Bon… La situation n’était pas bien grave au moins, personne ne semblait blessé, la robe de Nastasia n’était pas tâcher et… Son chapeau !!! La noble avait perdu son chapeau dans la cohue ! Chose inacceptable pour la jeune femme, surtout pas l’un de ses chapeaux préférer, superbe feutre beige surmonté d’un ruban rouge. Tout à fait dans les tons de sa robe à crinoline. Défigurée ! Nastasia était défigurée !.. Bon peut-être pas, mais croyais le ou non, elle prenait vraiment cela comme un drame personnel. A peine c’était elle rendue compte de la chose, qu’elle cherchait déjà des yeux l’objet de son tourment, qu’elle aperçue un peu plus loin, de l’autre côté de la rue, emporté par le vent. Si tôt repéré, Nastasia se mit à sa poursuite sans se préoccuper de lâcher d’abord le gamin qu’elle tenait toujours par le bras. Quelle jolie scène ! Une femme en longue robe brodée, tirant par le bras un môme en courant après un chapeau…. Etait-il encore la peine de se préoccuper du marchand qui au loin crié au voleur ?
[ Foutons le bordel ! – sbaf ]